Autonomie : Encercler la liberté sur la frontière électronique
En 1991, quand la conférence Informatique, liberté et protection de la vie privée a vu le jour à San Francisco, sa raison d’être était de fournir aux régulateurs et officiels des gouvernements, qui n’étaient pas eux-mêmes des hôtes de la nouvelle frontière électronique, un endroit où ils pourraient commencer à comprendre l’Internet et en engager un dialogue avec les érudits en nombre croissant de la sous culture Internet. La tension montait alors que les mordus d’informatique, les cyberanarchistes et les développeurs de technologie voyaient le jour dans la nouvelle puissance des réseaux et des capacités informatiques croissantes. Soudainement, il y avait une disponibilité grandissante d’outils de cryptographie qui n’étaient auparavant que sous le contrôle exclusif du gouvernement. Les gouvernements et l’industrie elle-même étaient de plus en plus inconfortables, craignant l’explosion du cybercrime pendant que les media faisaient un battage autour de la pornographie et des jeux de hasard en ligne. C’était une période excitante et le dialogue était intense et quelques fois orageux.
Le Net (réseau) a continué à exploser, plus rapidement que plusieurs d’entre nous aurions pu l’imaginer. Les ouvres technologiques et des tas de personnes ont fait beaucoup d’argent. Une toute nouvelle génération a grandi, s’attendant à communiquer instantanément avec un énorme cercle d’amis et de contacts autour de monde. La vie sans les ordinateurs et les téléphones cellulaires est impensable pour les adolescents nord-américains d’aujourd’hui. Au World Summit on the Information Society (Sommet mondial sur Information et société) tenu sous les auspices de International Telecommunications Union (Union internationale des télécommunications) à Genève en décembre 2003 et à Tunis en novembre 2005, quelques NGO ont réclamé que le droit de communiquer soit ajouté à Déclaration sur les droits humains des Nations Unies. Il est clair que l’informatique et la communication ont donné du pouvoir à l’individu et lui ont donné la possibilité de participer à la communauté globale.
Alors que nous nous dirigeons vers un monde d’informatique omniprésente et de nanotechnologie, cette explosion de la force de l’informatique entre dans une nouvelle phase. La technologie de l’identification de la fréquence de transmission radio (Radio Frequency Identificatoin –FRID) évolue, promettant un monde où virtuellement tout article d’usage courant que nous possédons, de la boîte de boisson gazeuse à la plaque d’immatriculation d’automobile, communiqueront avec des transmetteurs receveurs incrustés partout, de la porte à la chaussée, aux terminaux de point de vente. La nouvelle version de l’architecture Internet, Internet Protocol Version 6 ou IPV6, permettra une adresse IP unique pour chaque 40 000 molécules sur la face de la terre, jusqu’à un kilomètre. Levez la main, quiconque comprend ce que ça fera à l’humanité et notre compréhension de la façon dont le monde fonctionnera. Est-ce que ça apporter plus de puissance ou est-ce que la marée a changé?
Le besoin de discuter est maintenant plus urgent que jamais.
N’importe qui travaillant dans le secteur de l’éducation, du bibliothécaire à l’enseignant, aux activistes en matière de consommation et aux défenseurs des libertés civiles, comprend que nous nous heurtons à un mur quand il s’agit d’aider une personne à composer avec la complexité de la vie moderne. De la finance aux forfaits de téléphones cellulaires, à la lecture des étiquettes d’emballage des aliment, à la prise de décision concernant l’éducation des enfants, le vie est infiniment plus complexe qu’elle l’était il y a une génération. Les consommateurs sont épuisés de composer avec la pollution, le réchauffement de la planète, les trous dans la couche d’ozone, les contaminants dans l’eau, les investissements, les fonds de pension et les choix de soins de santé, ils sont au bord du point de rupture. Pas surprenant qu’il ait été si difficile d’intéresser le public aux invasions dans la liberté d’expression, dans les droits civils et dans la protection de la vie privée. Le public est occupé à lire les étiquettes à la recherche des gras trans.
C’est le temps d’avoir une autre discussion importante. Nous nous dirigeons vers un monde de surveillance omniprésente et plus rapidement que n’importe qui aurait pu l’imaginer. De façon plus évidente, les ordinateurs qui prennent le monde en charge sont là, tel que si bien exprimé dans le livre de Arthur C. Clarke 2001 : A Space Odyssey (Une odyssée dans l’espace). Meet Hal, votre nouveau téléphone cellulaire qui décidera lui-même quand il se fermera et s’ouvrira et quand il fera un rapport aux autorités sur votre nouvelle position géographique. Meet Hal, votre nouveau réfrigérateur qui commandera les aliments quand ils seront épuisés, ou pas, selon ce que votre médecin prescrit pour votre santé. Meet Hal, le robot qui veille sur votre mère dans son appartement avec soins assistés, lui rappelant de prendre ses pilules, surveillant son taux de sucres, son apport en calories et ses sautes d’humeur. Meet Hal, le gestionnaire de ressources qui agit au nom de votre compagnie d’électricité pour s’assurer que vous ne consommez pas trop. Meet Hal, l’amical gérant de mise à niveau qui prend le contrôle de votre ordinateur pour être certain que vous avez la dernière protection anti-virus, le dernier logiciel de gestion de droit numérique afin qu’il puisse s’assurer que vous ne faites que ce dont vous avez le droit avec la musique que vous achetez.
Qui contrôle ce nouveau monde? Est que les génies de l’informatique et les uber-geeks sont les seuls à pouvoir encore ordonner à leur propre ordinateur portable quoi faire ou débrancher les dispositifs qui bientôt géreront nos vies? Est-ce que les individus moyens peuvent contrôler les objets dans leur quotidien; objets de qui nous sommes de plus en plus dépendants dans notre société ou bien ces objets seront-ils activés par des propriétaires à distance, des législateurs, des officiels gouvernementaux ou des opérateurs du secteur privé en coopération avec les précités?
Depuis les événements du 11 septembre 2001, on a demandé aux citoyens des pays développés, plus spécialement aux nord-américains, de renoncer à un peu de leur vie privée, à un peu de liberté, au nom de la sécurité. La guerre globale au terrorisme a été une excuse pour augmenter le contrôle gouvernemental de l’information financière, de l’information sur le géo-positionnement, de l’accès à l’information sur les télécommunications, de la retenue d’informations essentielles, de l’expansion de la surveillance vidéo, des demandes d’authentification et d’identification accrues et de vérification et de filtrage des passagers. L’information d’ordre public est enlevée de l’Internet et des publications publiques après une législation FPIA vieille de quarante ans (25 ans au Canada). Parce que c’est la guerre GLOBALE au terrorisme, les ententes faites entre les pays consentants, de partager les données et de coopérer les uns avec les autres, prévoit dans son application, l’interdiction de partager l’information avec les citoyens des pays signataires. Jamais auparavant n’y a-t-il eu, partout dans le monde, autant de politiques d’ordre public qui ont été faites au niveau international par des fonctionnaire publics de carrière plutôt que par des officiers élus, par des membres du Congrès ou par des parlementaires. Comment la démocratie peut-elle survivre à ce genre d’ententes transnationales qui prévoient la surveillance de leurs propres citoyens? Est-ce qu’un état démocratique peut exercer son autonomie dans de telles conditions?
Venez à CFP2007 à Montréal du 1er au 4 mai 2007. L’enjeu est important.
Il est maintenant obligatoire pour tous les visiteurs en provenance de les E.U. d'avoir un passeport valide pour entrée au Canada. voir http://travel.state.gov/travel/cbpmc/cbpmc_2223.html